Les portes de la ville

Jusqu’à l’époque moderne, la plupart des villes étaient fortifiées et les portes étaient le seul moyen de franchir les remparts qui entouraient la cité. Elles permettaient donc de protéger le cœur de la ville des attaques ennemies. Elles étaient souvent munies d’un pont-levis qui permettait de franchir le fossé qui encerclait la ville. Des herses et de solides portes en bois permettaient de compléter la protection de la ville contre les attaques d’ennemis ou de bandits.
À la fin du  XVIIIème siècle, les portes des villes perdent leur fonction militaire pour prendre la fonction de poste de douanes qui permet de récolter l’octroi. L’octroi est une contribution indirecte perçue par les municipalités à l’importation de marchandises sur leur territoire à l’exclusion des produits de première nécessité, dits produits francs de droit, comme les blés et les farines.
L’ordonnance du 9 décembre 1814 énumère les marchandises taxables : boissons et marchandises liquides, comestibles, combustibles, fourrages et matériaux.
Montlhéry possédait 4 portes.

La Porte Baudry au Sud

La porte de Paris et la porte Baudry permettent de canaliser la circulation entre Paris et Orléans et surtout de percevoir les péages.
C’est dans le cartulaire de Longpont (Registre qui contient les titres de propriété ou les privilèges temporels d’une église ou d’un monastère) qu’en 1109 à la suite d’un différent entre les moines de Longpont et les chanoines de Linas que l’on trouve le nom de cette porte. Ce cartulaire parle d’une concession au profit des chanoines du cimetière des gens du bourg de la porte Baudry à la porte de Paris. Les moines gardent le cimetière des clercs, des chevaliers et des serviteurs de Dieu ainsi que les sépultures de ceux qui séjournent en dehors des murs
La porte a été restaurée en 1587 sous le règne d’Henri III et une 2ème restauration a été faite sous le consulat de Bonaparte en  l’an VII de la république (1798 – 1799). Dans la porte on note des archères (meurtrières pour les archers ou les arbalétriers).
– La première à l’entrée côté Linas, servait pour la surveillance.
– La seconde servait au contrôle des papiers
– La troisième à l’encaissement.
On aperçoit encore le logement des deux herses qui servaient de sas pour l’entrée dans la ville
Coté Montlhéry, sur la droite en regardant la porte, on remarque une cour où étaient stationnés les gardes ainsi que leur chevaux. On voit également une porte sur la droite, c’est une entrée du château de la Souche mais aussi celle de 2 caves importantes qui servaient à entreposer la collecte du péage car une partie des recettes était en denrées. La bâtisse actuelle a été construite sur les fondations de cette époque c’est pour cette raison que l’on retrouve les caves qui datent de la résidence originelle.

La Porte de Paris au Nord (aujourd’hui Place de la Paix)

Elle fut construite avant 1109. En 1757, pour faciliter l’entrée dans la ville des charrettes chargées de récoltes, l’arc réunissant les deux tourelles est démoli. En 1903, la tourelle de droite fut à son tour démolie pour réaliser le percement de la rue de la Gare (aujourd’hui, rue du Clos Bouquet).

La Porte du Montoir à l’Ouest (au croisement de la rue du Montoir et rue Christophe de Saulx)

Elle avait aussi le nom de porte du Couchant étant située à l’Ouest. Le nom ferait l’allusion à deux grosses pierres (montoirs) qui servait de banc pour monter à cheval. Elle permettait l’accès à la ville pour les personnes qui venaient de Marcoussis.

La porte de la Borde à l’Est (au croisement de la rue du Docteur Ogé et de la rue des Archers)

Cette porte fermait les fortifications à l’est de la ville et fut ainsi surnommée Porte du Levant. Une tour reconstruite et aménagée en habitation subsiste à cet endroit.

Les péages

De tout temps les péages à l’entrée des villes ou aux  passages des ponts ont existé. Encore aujourd’hui, nous avons les autoroutes et certaines grandes ville européennes ont instauré un péage comme Londres par exemple.
Les péages possèdent un règlement et tout est détaillé et  à un prix , que ce soit les animaux : vaches, chevaux, moutons ou hérissons, les aliments, …les marchandises, ou les charrettes vides…il faut payer.
Le Prévôt encaissait les péages au profit du Roi.
Par la suite le Roi a donné ces concessions aux Seigneurs engagistes (celui qui tient du roi quelque terre ou seigneurie, à titre d’engagement, c’est – à – dire, sous faculté perpétuelle de rachat. Le roi a la possibilité de reprendre le bien engagé à tout moment en remboursant l’acquéreur de son prix) qui en contrepartie payait une redevance au Roi. En quelque sorte une sous-traitance. Ces seigneurs engagistes sous-traitaient eux aussi au plus offrant les péages. Il est même arrivé que le péage fût sous-traité à plusieurs personnes.
Les jours de marchés qui se tenaient sur la place de la Souche pour le marché aux grains et au fourrage, des attelages libres se tenaient au bas de la montée de Linas et louaient leurs services pour monter les charrettes. La montée est raide, à l’époque  pas goudronnée, les charrettes lourdement chargées avec les marchandises pour le marché avaient du mal à monter  mais  les jours de pluie ou pire de neige cela devait être assez périlleux.
Malgré une ordonnance de 1413 qui impose au Seigneurs et aux villes la suppression des péages, celui de la porte Baudry ne sera supprimé qu’à la révolution.
Sur un document de 1594, la Grande Rue est appelée « Chère rue » à cause des  péages.