Les «Justes parmi les Nations» de Montlhéry

 

par Jean LESCURE
Président des Anciens Combattants de Linas-Montlhéry
Vice-Président de la Société Historique de Montlhéry

Introduction

En 1953, à Jérusalem, le Parlement d’Israël crée le mémorial de Yad Vashem, consacré aux victimes de la Shoah et décide d’honorer «les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs». Le titre de «Juste» est décerné au nom de l’État d’Israël par le mémorial de Yad Vashem. Il s’agit de la plus haute distinction honorifique délivrée par l’État d’Israël à des civils.
Le 7 octobre 2007, je suis invité à l’inauguration de l’allée des Justes de l’Essonne à Évry, parce que j’étais, à ce moment-là, Président de l’Union Fédérale des Anciens Combattants de l’Essonne.
Je suis surpris d’y apprendre que parmi les 34 «Justes parmi les Nations» du département, il y a un montlhérien et une montlhérienne, Jean Bouteilly, le Directeur de la Pension Bouteilly (garçons) avant, pendant et après la guerre 1939-1945 et Mme Lydie Bouteilly, son épouse.
On l’ignore à Montlhéry et je ne l’ai pas mentionné dans le premier tirage de ma brochure «La Résistance et la Libération dans la région de Montlhéry» en 2004. Depuis cette inauguration, un article de l’ «Essonne matin», dans «Le Parisien» du 14 mars 2011, nous informe que le titre de «Juste parmi les Nations» a été  attribué aussi à Angelo Tamietti et Angèle Soyez, un autre montlhérien et une autre montlhérienne.
Il est de notre devoir de rappeler comment ces «Justes» de Montlhéry  ont sauvé des familles juives, des enfants juifs, au péril de leur vie.

 

Le contexte historique 

  • 1941, la guerre, malheureusement, continue et même s’étend. En juin, les Allemands attaquent la Russie et l’envahissent, mais, en décembre, ils ne réussissent pas à prendre Moscou et Leningrad. Ils reculent devant la contre-offensive russe. Cependant, à la mi-janvier 1942, ils ne reculent plus. En décembre 1941, à l’autre bout du monde, c’est Pearl Harbour ! C’en est fini de la neutralité des Etats-Unis, les Américains entrent résolument dans la guerre. C’est un véritable  tournant dans le conflit, devenu mondial.
  • 1942, une lueur d’espoir à l’horizon (Gallo 2011), mais une année d’une noirceur extrême ! Les hautes instances nazies décident «la solution finale de la question juive en Europe». En France, les autorités allemandes constatent, avec même un certain étonnement, la collaboration des «autorités» françaises sur ce sujet. Le 28 mai, le port de l’étoile jaune par les juifs de toutes les nationalités est rendu obligatoire en zone occupée. Le 16 juillet, c’est la grande rafle du Vel d’Hiv à Paris : 12 884 juifs sont arrêtés, mais des milliers d’autres, prévenus parfois, ont pu se cacher, fuir… Ils cherchent un refuge. C’est sans doute à ce moment-là, que David Kajler, juif de nationalité polonaise, qui cherchait un refuge, est arrêté sur le quai d’une gare à Paris. Il sera déporté et mourra à Auschwitz.

Jean et Lydie Bouteilly, Justes parmi les Nations

Mme Berte Kajler, l’épouse de David Kajler, âgée de 32 ans, juive également polonaise, se retrouve seule et sans ressources avec ses deux petites filles. Sur les recommandations d’un ami, elle va à Montlhéry et sonne à la Pension Bouteilly pour demander du travail et peut-être un logement et un refuge.

La Pension Bouteilly est un internat d’enseignement primaire, privé et laïque, situé Grande Rue, en face du bâtiment de la Mairie, devenu aujourd’hui la Maison du Patrimoine. Jean et Lydie Bouteilly, qui dirigent cette Pension, reçoivent la jeune femme et l’écoutent avec sympathie, ils l’embauchent comme blanchisseuse/repasseuse et lui assurent le logement.

M. et Mme Bouteilly, propriétaires de l’établissement, logent dans une maison avec jardin, accolée au grand bâtiment du pensionnat. Monique Bouteilly, leur fille, m’a dit que Mme Kajler faisait beaucoup de repassage et qu’elle logeait au-dessus du bureau de son père. Elle se rappelle aussi avoir joué dans leur jardin avec une des deux filles de Mme Kajler, sans doute Céline, la plus jeune, qui avait à peu près son âge.

Les deux filles de Mme Kajler, Simone, (devenue Mme Zider), et Céline, (devenue Mme Gelbart), se souviennent que, par précaution, tous les dimanches, elles allaient à la messe avec leur mère. Elles ont déclaré aussi que lorsque leur mère perdait courage, M. et Mme Bouteilly lui remontaient le moral et lui disaient qu’elle devait croire au retour de son mari. Après la Libération, ils l’autorisèrent à rester encore avec ses enfants dans leur établissement et lui prêtèrent de l’argent jusqu’à son retour à Paris.

Mme Kajler n’oublia jamais la gentillesse de M. et Mme Bouteilly et resta en relations avec eux après la guerre. Ses deux filles ont voulu que celui et celle, qui les avaient sauvées, soient reconnus.  A leur demande, le 31 mai 1990, Yad Vashem décerne le titre de «Justes parmi les Nations» à Jean et Lydie Bouteilly

Angelo Tamietti et Angèle Soyer «Justes parmi les Nations»

Angelo Tamietti est né le 15 janvier 1901 à Bussolino, dans la province de Turin en Italie. Comme beaucoup d’autres italiens à cette époque, il est venu en France où on trouve facilement du travail. Il commence par habiter à Levallois-Perret, où il fait la connaissance de Pierre Henri  Perrin, Joseph Joinovici et les Vainberg, qui habitent dans la même rue que lui. Chauffeur de camion de profession, il vient ensuite vivre à Montlhéry, sans doute un peu avant ou au tout début de la 2ème guerre mondiale. Il habite la maison du 12 rue Luisant avec Angèle Soyez, sa compagne, de vingt ans son aînée.

Au tout début de la guerre, Angelo Tamietti et Angèle Soyez cachent chez eux un ancien voisin d’Angelo à Levallois-Perret, parce que communiste, Pierre Perrin, âgé d’une quarantaine d’années, et son fils, né en 1926. Pierre Perrin avait sans doute des opinions contraires à la mobilisation générale du moment et il était peut-être recherché. Plus tard, sans doute fin 1941 ou début 1942,  Angelo et Angèle cachent aussi chez eux deux familles juives : Mme Vainberg et sa fille, des anciennes voisines également de Levallois-Perret, ainsi que Mme Haia Sanibelman et sa fille Anna, devenue plus tard Mme Schwartz. Le fils de Mme Vainberg, René Vainberg, est interne à la Pension Bouteilly !

Angelo Tamietti connaît Ernest Chesneau, le Secrétaire de la Mairie de Montlhéry, qui est le fondateur de la Résistance à Montlhéry (Lescure 2004). Le groupe de Résistants, que Chesneau a constitué avec son fils, est affilié au Mouvement Vengeance. M. L. Moreau (pas Aimé Moreau), Commandant de Réserve, ancien Responsable de Libé-Nord pour la région de Montlhéry-Palaiseau, affirme dans une lettre du 30 mars 1958 qu’Angelo Tamietti a bien été recruté dans la Résistance par Ernest Chesneau. M. Jullien Rolland, chef de groupe dans le Mouvement de Libération Nationale (MLN), (qui a rassemblé, en 1944 dans la zone nord, les Mouvements Défense de la France, Ceux de la Résistance, Vengeance, Lorraine et Voix du Nord), a déclaré qu’Angelo Tamietti, matricule 1550, était sous ses ordres dans le groupe n° 36 et qu’il était dans la Résistance depuis le 2 juillet 1942 (Anonyme, 1966).

Aaron Azjenberg et son épouse Mindla, juifs également polonais, ont émigré aussi en France et se sont installés en Lorraine en 1930. Après la déclaration de la guerre en 1939, toute la population de Forbach, ville frontalière, est évacuée à l’intérieur du pays. M. et Mme Azjemberg s’installent alors à Montlhéry, avec leurs quatre enfants, dans une maison de la rue de Paris près du cimetière et y ouvrent un atelier de tailleur. En juillet 1942, à la suite de la rafle du Vel d’Hiv, la famille, prévenue d’un danger prochain par certaines personnes (Lescure 2004), se disperse et se cache. Après quelques semaines de clandestinité, Aaron Azjenberg pense que le danger est écarté et il a besoin de travailler. Il regagne son domicile avec sa famille, à l’exception de son fils Isidore, âgé de 11 ans, interne et en sûreté dans une pension de Montlhéry, sans doute encore la Pension Bouteilly.

Hélas, le 26 octobre 1942, Aaron Azjenberg et son épouse sont arrêtés à leur domicile par les gendarmes. Ceux-ci retiennent son épouse et demandent à Aaron d’aller chercher ses enfants à l’école. Celui-ci se souvient alors que quelqu’un, peut-être Pierre Perrin qu’il a connu en jouant à la belotte (selon le dossier n° 11590 du Comité français pour Yad Vashem), lui avait dit que s’il avait des problèmes : «va chez Angelo, il cachera tes enfants». Aaron Azjenberg va à l’école chercher ses trois filles, Rebecca (12 ans), Rachel (9 ans), Paulette (4 ans), et frappe à la porte du 12 rue Luisant. Il confie ses trois filles à Angelo Tamietti et Angèle Soyer.

Il repart ensuite à la gendarmerie retrouver son épouse, la rassure discrètement sur le sort de leurs enfants, mais déclare ouvertement qu’il n’a pas trouvé ses enfants. M. et Mme Ajzenberg sont aussitôt transférés au commissariat de police de Longjumeau, internés ensuite à Drancy et déportés le 9 novembre par le convoi 44 à Auschwitz, où Mindla Ajzenberg sera exterminée.

L’arrivée de trois et même de quatre enfants, si on compte Isidore en pension, dans la maison d’Angèle et Angelo porte à dix le nombre de personnes cachées dans cette maison. Cela fait beaucoup et peut attirer l’attention de personnes curieuses. Angelo Tamietti et Angèle Soyez cherchent une solution. Joseph Tamietti, le frère d’Angelo, qui habite à Sées dans l’Orne, loin de la concentration parisienne, la trouve. Angelo récupère le garçon, Isidore, à la pension et emmène les quatre enfants chez son frère.

Celui-ci réussit à placer Paulette et Rebecca (re-nommée Yvette)  chez Jules et Berthe Trouillet, fermiers à Saint-Hilaire-la-Gérard. Ceux-ci avaient déjà trois enfants,  mais, modestes, dévoués, généreux, ils considèrent Paulette et «Yvette» comme des enfants de la famille. Isidore et Rachel sont placés dans une autre famille, qui sera malheureusement moins affectueuse et moins désintéressée.

Les jours passent…  Le sort de la guerre semble suspendu… Mais en Afrique du Nord, le 4 novembre 1942, Montgomery  passe  enfin à l’offensive, il gagne la bataille d’El Alamein. Quelques jours après, le 8 novembre 1942, les Américains débarquent au Maroc. «C’est la fin du commencement» s’exclame Churchill ! Ce n’est pas encore la fin du cauchemar ! En France, la zone libre est occupée, la flotte française se saborde à Toulon et c’est la confusion à Alger et à Tunis. Une lueur paraît cependant plus à l’est, c’est la Bataille de Stalingrad et, le 2 février 1943, la reddition de l’armée allemande du général Paulus. Les Allemands ne sont plus invincibles. C’est peut-être le commencement de la fin.

A Montlhéry, les jours s’écoulent lentement, mais hélas, à partir peut-être d’une parole imprudente, Angelo Tamietti, soupçonné d’être un responsable d’un groupe de résistants, est arrêté par la police allemande, le 6 janvier 1944, à Montlhéry. M. Maurice Monnier, son voisin, premier adjoint du Maire, témoin de la scène, dit au revoir à Angelo et lui donne une poignée de main (Anonyme, 1966). Angelo Tamietti est interrogé à Paris et interné ensuite à Fresnes. Il se démène, répond aux Allemands qu’étant Italien, il est allié des Allemands et ne peut pas être contre eux et, d’ailleurs à cause de cela, il déclare avoir reçu des «cercueils» dans sa boîte à lettres (Anonyme, 1966).

Finalement, le 8 avril 1944, il est relâché et rejoint son domicile. Cependant, Il y a peut-être une autre cause à sa mise en liberté ou tout au moins une curieuse coïncidence. Le 6 janvier 1944 également, il y a eu les arrestations des abbés Mantz et Geniès à Dourdan par la même équipe que celle qui a arrêté Angelo. Les abbés sont aussi internés à Fresnes. Or, il s’avère que Mme Anna Nicolas, l’épouse du chef de la police chargée de la Seine-et-Oise à la rue des Saussaies à Paris, «responsable» des arrestations du 8 janvier, décède à Paris, hors de son domicile. L’enterrement doit être discret. Le vœu de son mari, sans doute aussi les dernières volontés de la défunte, est que Mme Nicolas ait une sépulture religieuse. Son mari pense à un enterrement à Dourdan, où il est allé plusieurs fois en villégiature. Il va donc dans cette ville du sud de l’Essonne et y rencontre l’abbé Harang, le prêtre qui a remplacé le curé Fèvre, résistant en fuite, que la gestapo a manqué d’arrêter à Dourdan, le 6 janvier 1944 (voir Lescure 2004 et Garriot 2009). L’abbé Harang reçoit un homme en pleurs, le réconforte. L’enterrement religieux est organisé discrètement à Dourdan. L’homme veut faire un geste de clémence et demande expressément à l’abbé Harang si les abbés Mantz et Geniès, arrêtés dans le presbytère de Dourdan le 6 janvier, sont des résistants ou non. L’abbé lui répond qu’ils n’en sont pas. «Je peux vous le jurer» dit-il.

Le 8 avril 1944, les abbés Mantz et Geniez sont libérés et sortent de Fresnes. Le même jour, Angelo Tamietti, arrêté en même temps qu’eux par la même équipe selon le même dossier, sort libre de Fresnes. Simple coïncidence ou geste supplémentaire de clémence ?

En Normandie, les Trouillet ont reçu des menaces de dénonciation. Angelo Tamietti est allé rechercher les quatre enfants Ajzenberg dans les villages de l’Orne et les ramène à Montlhéry.  Cependant, selon les documents en notre possession, nous ne savons pas exactement quand Angelo est allé les chercher, si c’est avant ou après son arrestation et son internement à Fresnes. C’est probablement avant, car après son arrestation, il aurait pu éveiller de nouveaux soupçons. Toutefois, les services de police concernés avaient sans doute d’autres préoccupations à ce moment-là.

Un peu plus de quatre mois après la sortie d’Angelo Tamietti de Fresnes, le matin du 24 août 1944, les chars de la Division Leclerc stationnent à Montlhéry, sur la route d’Orléans au bas de la rue Luisant. Toute la maisonnée du 12 est là à acclamer les libérateurs. C’est enfin la liberté !

Les jours passent, c’est la rentrée des classes.  Les enfants Azjenberg sont sans nouvelles de leurs parents. Angelo et tata Angèle les remplacent, les enfants vont à l’école comme tous les enfants de Montlhéry, jouent… mais attendent.

Le 29 avril 1945, le Directeur de l’école primaire des garçons à Montlhéry appelle Isidore Ajzenberg et lui annonce un évènement à peine croyable : l’arrivée de son père ! Accompagné du maire de Montlhéry, de ses sœurs, d’Angelo, Angèle et d’un groupe de montlhérien, Isidore va à Saint-Michel-sur-Orge. Soixante-sept ans plus tard, il écrit : «Je me souviens encore, avec grande émotion, de ce 29 avril 1945, sur le quai de la gare, de St Michel sur Orge : l’arrivée de cet homme en pyjama rayé. C’était mon père, il était persuadé qu’il était seul au monde, et nous, nous étions là, ses 4 enfants ; bien vivants, sur ce quai de gare, accompagnés de nos bienfaiteurs et d’une partie des habitants de Montlhéry venus l’accueillir. 67 ans après, cette explosion de joie est toujours en moi».

Quand on réfléchit à l’aventure et à la situation d’Angelo Tamietti et Angèle Soyer pendant la guerre, une question peut se poser. Comment ont-ils pu tenir financièrement pendant toute cette période, avec tant de personnes à nourrir et entretenir dans leur maison, avec le coût des voyages en Normandie, de l’internat à la pension, des séjours dans les fermes ? Certes, des voisins comme M. et Mme Privé, cultivateurs, leur donnaient discrètement des légumes de leurs champs, mais cela ne suffisait pas. Mme Evelyne Lemberski,  d’une famille également juive polonaise, qui a des liens de famille avec les Vainberg, m’assure que Joseph Joinovici, l’ami et ancien voisin de Levallois-Perret, qui a fait fortune comme ferrailleur, a soutenu financièrement Angelo et Angèle. Dans un mail du 8 juillet 2021, elle m’écrit «C’est Joseph joinovici qui a sûrement demandé aux Perrin et Tamietti de placer les Vainberg, les Sanibelman qui étaient ses amis et correligionnaires. Ce qui compte pour moi, les Vainberg… c’est que Joseph Joinovici a aidé et sauvé sa famille, et correligionnaires.. sans lui nous ne serions pas là actuellement».

Que deviennent Angelo Tamietti et Angèle Soyez après tous ces évènements ?

La maison du 12 rue Luisant s’est vidée, elle devient trop grande. Angelo et Angèle habitent désormais au 31 place du Marché, toujours à Montlhéry, Angèle travaille au café du rez de chaussée, qui appartient sans doute à sa famille. Un jour, Angelo et «tata» Angèle assistent au mariage de Rachel Ajzenberg. Le 5 février 1961, Angèle Soyez décède à son domicile dans sa quatre-vingtième année. Angelo est désormais seul, il change de domicile, habite dans la Grande Rue. Il va rejoindre son frère à Marcei par Argentan dans l’Orne. En 1966, il demande sa naturalisation française et l’obtient très facilement grâce à ses services dans la Résistance, mais, le 27 novembre, il décède au domicile de son frère. Il est âgé de 65 ans.

Le 16 juin 2009, à la demande de Rebecca, Isidore, Rachel et Paulette Ajzenberg, Yad Vashem décerne à Angelo Tamietti et Angèle Soyez le titre de «Justes parmi les Nations». Un honneur bien mérité et un signe d’affection des enfants Ajzenberg ! Le même 16 juin 2009, à la demande également des enfants Ajzenberg, Yad Vashem décerne aussi le titre de «Justes parmi les Nations» à Jules Trouillet et à son épouse Berthe Trouillet, qui avaient si bien accueilli deux des «enfants» Ajzenberg dans leur ferme de Normandie. Un honneur également bien mérité ! Une petite remarque cependant vis-à-vis des statistiques. M. et Mme Trouillet ont toujours habité la Normandie, ils n’ont jamais demeuré dans l’Essonne et, probablement, n’ont jamais mis les pieds à Montlhéry et dans ce département. Il ne faut donc pas les compter dans les «Justes» de l’Essonne (Anonyme 2021a).

Deux autres enfants juifs sauvés à Montlhéry

Nous ne pouvons pas relater l’histoire des «Justes parmi les nations» de Montlhéry sans évoquer le cas de M. et Mme Vigné de Montlhéry, qui ont recueilli et sauvé aussi deux enfants juifs pendant la guerre, Paulette et David Daniel Zajdman (Lescure, 2012). Lucien Vigné était appariteur-garde champêtre à Montlhéry (Desgouillons, 1938). Paulette s’est mariée ensuite avec M. Chabane, Secrétaire général de Mairie à Linas. M. et Mme Vigné ont droit aussi à notre reconnaissance. On doit les honorer.

 

Remerciements

Je remercie vivement Mme Evelyne Lemberski pour les informations et les documents envoyés. Mes remerciements vont également à Jean-Marie Rongerias, Directeur général des Services, Patricia Santonie du Service d’état-civil et Carinne Davidas du  Service des archives à la Mairie de Montlhéry pour les renseignements et les documents procurés. Merci aussi à Marie-Christine Lescure pour les photographies du 12 rue Luisant et de la Pension Bouteilly ainsi qu’à  Mme Olivia Sarvonnat-Huc, Directrice du Collège Moreau, installé maintenant dans l’ancienne pension Bouteilly, pour le prêt d’une photo de M. jean Bouteilly.

Références bibliographiques

Anonyme 1966  – Dossier de naturalisation d’Angelo Tamietti, comprenant la décision d’attribution du titre d’Interné Résistant par le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre. 17 p.
Anonyme 2021a – Liste des Justes de l’Essonne. Wikipédia.
Anonyme 2021b – Registre d’état civil. Mairie de Montlhéry.
Binet S. 2011 – Angelo et Angèle avaient sauvé quatre enfants juifs. Essonne Matin (Le Parisien), lundi 14 mars 2011, p. 1. – Comité français pour Yad Vashem 1990 – Dossier n° 1990. Les justes Jean Bouteilly, Lydie Bouteilly. 2 p. – Comité français pour Yad Vashem 2009 – Dossier n° 11590. Les justes Angelo Tamietti, Angèle Tamietti Soyez, Jules Trouillet, Berthe Trouillet Corbin. 8 p. – Desgouillons J. 1938 – Ville de Montlhéry. Extrait du Procès-verbal des délibérations du Conseil municipal. 10 mai 1938 et 26 octobre 1938. 4 p. – Gallot M. 2011 – Une histoire de la 2e guerre mondiale. 1942 le jour se lève. XO éditions, Paris. 351 p. – Garriot A. 2009 – 1939-1945. Dourdan et ses environs. Témoignages, photos et documents recueillis par André Garriot. Imprimerie Cloître, 29800 Saint-Thonan. 496 p.- Lescure J. 2012 (2004) – La Résistance et la Libération dans la région de Montlhéry. AACLM/SHM. 100 p.

Légendes

Fig. 1. –  La «Pension Bouteilly» et son porche d’entrée, vus de la Grande Rue. La première fenêtre du rez-de-chaussée est celle du bureau du Directeur. Mme Kajler travaillait à l’étage au-dessus et logeait probablement dans la mansarde du 2e.

Fig. 2. –  M. Jean Bouteilly dans son bureau.   

Fig. 3. – La maison d’Angèle Soyez et Angelo Tamietti au 12 rue Luisant.