Chansons

Tous les bourgeois de Châtre

Noël du 16ème siècle
Paroles Jehan Daniel v 1520

Tous les bourgeois de Châtre,
Et ceux de Montlhéry
S’en allaient quatre à quatre,
En chassant le souci
Cette journée ci,
Que la Vierge Marie
Près le bœuf et l’ânon, don, don,
De Jésus accoucha, la, la,
Dans une bergerie.

Des anges de lumière
Ont chanté divers tons
Aux bergers, aux bergères
Qui gardaient leurs moutons
Parmi tous ces cantons
Tout alentour de l’onde
Disant que ce mignon don, don,
Était né près de là, la, la,
Pour le salut du monde.

Lorsqu’on visait la coupe
Un nommé des Aveaux
Faisait de bonnes soupes
Avec force naveaux
Poulets et pigeonneaux
Pour faire grande chère
Outre des halbrans, faisans
Qu’apporta Jean Rabot, pas sot,
A Jésus et sa mère.

Comme on était à table
Un garçon de Nevers
Sur un luth agréable
Chanta mille beaux airs
Sur tous les tons divers
Mêlant sa chanterie
De trompette et clairon don, don,
Avec l’alleyua, la, la,
A Joseph et Marie.

Elle est trop riche et trop jolie

Morainville J-B. (1795-1851)

Comment vouloir qu’un jeune et tendre pâtre
Vienne m’offrir une rose et son cœur,
Dans un palais dont le marbre et l’albâtre
Ont éloigné de moi le vrai bonheur ?
Le désirer, hélas ! C’est ma folie…
A ces pensers que je trouve d’appas !
Par mes tourments je ne l’obtiendrai pas ;
Je suis trop riche et trop jolie.

Je ne voudrais que modeste parure,
Un diadème en simples fleurs des champs
Profusément mis dans ma chevelure,
Pour remplacer l’or et les diamants ;
Puis des moutons sur la verte prairie,
Une houlette et mon berger Lucas
Pour posséder tant de trésors, hélas !
Je suis trop riche et trop jolie.

Ainsi chantait la belle châtelaine
Aux pieds des murs du château de Coucy ;
C’était pourtant l’illustre suzeraine
De Montlhéry, de Montfort, de Poissy.
De ces grands noms voyez-vous la folie ?
A quoi sert tant d’hommages et d’honneurs
Pour que l’on puisse unir deux tendres cœurs,
Elle est trop riche et trop jolie

Les lutins de Montlhéry

De Béranger P-J., (1847)
Air : ce soir-là sous son ombrage.

À pied, la nuit, en voyage,
Je m’étais mis à l’abri
Contre le vent et l’orage,
Dans la tour de Montlhéri.
Je chantais, lorsqu’un long rire
D’épouvante m’a glacé ;
Puis tout haut j’entends dire :
Notre règne est passé.

Des follets brillent dans l’ombre,
Et la voix que j’entendais
Se mêle aux cris d’un grand nombre
De lutins, de farfadets.
Au bruit d’une aigre trompette
Le sabbat a commencé.
Plus haut la voix répète :
Notre règne est passé.

« Non, dit la voix, plus de fêtes !
Esprits, vite délogeons.
La raison, par ses conquêtes,
Nous bannit des vieux donjons.
Le monde a changé d’oracles ;
Nos prodiges ont cessé.
L’homme fait les miracles ;
Notre règne est passé.

Nous donnâmes à la Grèce
Ces dieux créés pour les sens,
Dont l’éternelle jeunesse
Vivait de fleurs et d’encens.
Dans la Gaule encor sauvage
Pour nous le sang fut versé.
Hélas ! Même au village
Notre règne est passé.

On nous vit, sous vos trophées,
Paladins et troubadours,
Enchaîner aux pieds des fées
Les rois, les saints, les amours.
La magie à notre empire
Soumit le ciel courroucé.
Des sorciers j’entends rire ;
Notre règne est passé.

La raison nous exorcise ;
Esprits, fuyons sans retour.  »
La voix se tait… ô surprise !
J’ai cru voir crouler la tour.
De leur retraite chérie
Tous ont fui d’un vol pressé.
Au loin la voix s’écrie :
Notre règne est passé.

C’est Montlhéry

(sur l’air d’une sérénade de Schubert)

Créée pour la cavalcade fleurie du dimanche 13 juin 1954

Ah ! Oui ! Montlhéry, c’est vraiment le coin rêvé
Et quel plaisir, lorsque par les beaux jours d’été
Sous les ombrages
De reposer.
Son air pur vous redonnera force et santé.
La joie de vivre, la bonne humeur et la gaité
Et je vous gage
Vous reviendrez

Refrain

C’est la fête à Montlhéry :
Venez voir ses chars fleuris
Le défilé plein d’entrain
Et ses joyeux refrains.
Vous passerez un beau jour
Et au moment du retour
Oui partout il n’y aura plus qu’un seul cri :
C’EST MONTLHERY

Une Vache a Mille Francs 

Jean Poiret (1961) sur l’air de la valse à mille temps de Jacques Brel

Il faut se les farcir « les tomates »

René-Louis Lafforgue (1963)

Je n’suis pas aristocrate
Puisque pour gagner ma vie
Je suis planteur de tomates
Du côté de Montlhéry

Car les tomates, les tomates, les tomates
Laissez-moi vous dire
Que les tomates, les tomates
Il faut s’les farcir

Pour fair’ mûrir la tomate
Faut du soleil et de l’eau
Moi j’fais rougir mes tomates
En chantant l’Duc de Bordeaux

Refrain

Pour arroser les tomates
Il faut peler des oignons
On sanglote et on constate
Qu’çà remplace l’irrigation

Refrain

Pour fair’ pousser la tomate
Moi j’en sème tant et plus
Jusqu’à c’qu’une dise écarlate
« Eh, çà va, ne poussez plus ! »

Refrain

Si par malheur la tomate
Reste grise et enterrée
C’est qu’on a semé des patates
Et faut changer de métier

Refrain

Pour déguster la tomate
Faut vouloir êtr’ député
J’ai connu un’ candidate
Ah ! Qu’est-ce qu’elle a dégusté

Refrain

Pour récolter les tomates
Je vous l’ dit en vérité
Faut être chanteur car j’me flatte
D’avoir souvent constaté
Que les tomates, les tomates, les tomates
C’est fait pour offrir
Car les tomates, les tomates, les tomates
Il faut s’les farcir
Oui les tomates
Il faut s’les farcir

Parlé : c’est twist à dire

 

La Montlhérienne