Même si cette crise porte le nom de de crise agricole dans la mémoire collective, c’est aussi et surtout une crise économique.
Les mauvaises récoltes de céréales et de fourrage de 1846 ont empêché la constitution de stocks et le mildiou frappe la culture de pommes de terre, ce qui provoque une forte augmentation du prix de ces denrées indispensables. La disette et la sécheresse sévissent et les grèves se multiplient.
La mortalité est en hausse contrairement aux naissances. Montlhéry est impactée : sa population qui augmentait régulièrement passe de 1703 habitants en 1846 à 1628 habitants en 1851.
Lors de la séance du Conseil Municipal du 21 Mars 1847, le Maire ouvre la séance et annonce au Conseil que le but de la réunion était de prendre des mesures pour arriver au soulagement des habitants les moins aisés de la commune à cause de la cherté du pain.
Le Conseil, après en avoir délibéré, arrête :
1° qu’il sera délivré aux habitants les plus nécessiteux, des bons à l’effet de leur procurer le pain au-dessous de la taxe
2° qu’une souscription sera ouverte pour se procurer les fonds nécessaires à cette dépense, attendu qu’il n’existe aucune somme disponible au budget ; cette souscription partira au 1er Avril prochain et sera versée par mois pendant trois mois.
3° qu’il va être nommé une commission de quatre membres pour s’adjoindre à monsieur le Maire à l’effet de décider ceux des habitants qui auront droit à un secours, délivrer les bons, recevoir les souscriptions, payer les dépenses et généralement faire tout ce que les circonstances nécessiteront.
Le Conseil décide aussi qu’il sera donné aux boulangers de Montlhéry à titre de secours, 2 francs par chaque sac de farine qu’ils cuiront pendant la seconde quinzaine du présent mois de Mars, attendu qu’il est constant que les fournisseurs perdent sur leurs marchandises et qu’il est de l’intérêt de tous les habitants de leur allouer une indemnité pour les encourager à continuer leur état. Cette dépense sera prise pour les dépenses imprévues du budget de la présente année.
Avant de se séparer, tous les Conseillers Municipaux ont ouvert la souscription en inscrivant leurs noms et les sommes qu’ils prennent l’engagement de verser par mois et pendant 3 mois comme il vient d’être dit. Et ils font un appel à l’humanité de leurs concitoyens pour l’œuvre charitable qu’ils leur proposent.